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il y a 4 ans
Julia se fait attacher par Paul tous les jours. Elle a réussi à rester 12 heures d’affilées entravée, fessée, fouettée. Ce couple de bondage addicts, trouve son équilibre grâce aux cordes. Cette pratique décuple leur plaisir sexuel. Ils nous livrent secrets et anecdotes érotiques et drôles.
Ça plus de 3 ans que vous êtes ensembles. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Julia : Assez bizarrement (rires). Dans une soirée, Paul m’a courtisé avec une paire de menottes « Voulez-vous les essayer ? » Immédiatement, j’ai répondu « oui avec grand plaisir ». Et quand il m’a attaché les poignets et les chevilles, dans ma tête, je me suis dit « ah, j’ai trouvé mon maître. » J’avais eu d’autres attacheurs avant lui, mais ce n’était pas aussi serré. La pression était parfaite.
Qu’est-ce qui vous attire autant vers le bondage ? Quel plaisir cela procure ?
Julia : J’ai commencé à me ligoter dès l’âge de 11 ans. J’ai eu le déclic en jouant aux cow-boys et aux indiens avec mes cousins cousines. Je suis très cérébrale. Quand mon corps est attaché, paradoxalement mon esprit est libre. Ce que je préfère par-dessus tout, c’est de me sentir complètement captive. Je me vide la tête, et quand on me détache, je suis complètement détendue, zen. Je vois les choses différemment. Nous pratiquons tous les jours et parfois, je dors même attachée.
Paul : j’ai un contrôle total. Je peux lui faire tout ce que j’ai envie. Evidemment je ne fais pas n’importe quoi mais c’est un fantasme, une possibilité excitante. Il y a aussi tout l’univers de la demoiselle en détresse, fantasme illustré par la bande dessinée Gwendoline. C’est pourquoi nous pratiquons plutôt le bondage occidental, basé sur des techniques qui ne permettent pas de se détacher. A la différence du shibari, bondage japonais, nous cultivons l’esprit « Pin Up ». Julia se montre toujours apprêtée, glamour, avec de la belle lingerie. Jamais nue.
Julia, quelle position t’excite le plus ?
Julia : J’adore être attachée en position de grenouille, complètement offerte. Ça me rend dingue. Sur le dos, je peux être prise par devant et par la bouche. Tous les orifices sont accessibles. Les yeux bandés, j’aime m’imaginer, livrée à 3 hommes, en total lâcher prise.
Paul : Cela dit, Julia a déjà fait ça avec des filles. Il y en avait 5 autour d’elle, alors qu’elle était ligotée à un cheval d’arçon. L’une était même équipée d’un gode ceinture.
Est-ce que vous pratiquer le sexe, lorsque Julia est en suspension ?
Paul : Pour le sexe, pas la peine de suspendre. Il faut faire simple. La suspension, c’est plus pour les shows. Ça demande à l’attacheur une telle concentration, qu’au final, il n’a plus de jus. Il est hors service. En plus, il y a le risque de chute avec accident m o r t el. On peut s’esquinter nerfs et tendons si les cordes ne sont pas correctement placées.
Pour vous, est-ce une pratique sexuelle comme une autre ?
Julia : Non, parce que ce n’est pas qu’une pratique sexuelle ! Par exemple, j’aime que Paul me laisse seule attachée. Il suffit qu’il passe une musique bien précise, pour que j’aille chercher plein d’émotions au fond de moi. Ça peut être fort à tel point que j’en pleure. C’est aussi une forme de thérapie.
Paul : Petit bémol quand même. Certes, les cordes permettent à Julia de se libérer de ses angoisses. Mais attention, le bondage n’est pas un remède miracle pour tous. Chez certaines personnes, le bondage risque de décupler leurs problèmes. Il faut faire attention. Je ne vaux pas le psy.
Paul, est ce que tu te fais attacher par Julia ?
Paul : Tout à fait ! Je me fais aussi attacher par des copines, plus rarement par des hommes. Je confirme tout ce que dit Julia ! C’est planant ! La dernière fois que j’ai fait ça, c’était l’été dernier. Une fois détaché, j’avais des papillons plein les yeux. Je suis resté perché une heure et demi ! (sourire). C’est tellement fort que je ne renouvelle pas ça souvent. Quand je suis dans le rôle de l’attacheur, je fais ce que j’aimerais qu’on me fasse. Ce n’est pas de l’altruisme, au contraire, c’est le summum du contrôle !
Julia : Nous switchons sans problème. J’aime bien l’attacher et je sais ce qui lui fait plaisir. Mais je reste avant tout dans mon statut de soumise.
Est-ce que les femmes aiment plus se faire attacher que les hommes ?
J’ai attaché des hommes, des femmes, des travs et des trans, et je n’ai pas noté de spécificité par rapport au ressenti dans les cordes. Tout le monde peut en avoir envie.
Les gens hors milieu ne vous prennent pas pour des cinglés ?
Julia : Possible mais on ne nous le dit pas (rires). Et quand bien même ça arriverait, on s’en fiche ! (rires)
Paul : C’est rare qu’il y est un rejet. Oui, les gens se disent « ils sont un peu ceintrés mais ils ont l’air heureux. »
J’imagine qu’il y a quand même des règles, des limites ?
Paul : Nous sommes dans une forme de libertinage BDSM. Julia en tant que soumise, peut jouer avec d’autres dominateurs, moi, j’ai le droit d’attacher plusieurs modèles. C’est du multi partenariat sans sexe.
Julia : De mon côté, j’ai une relation avec un dominateur, très différente de celle que j’ai avec
Paul. Chez ce monsieur, je fais les tâches ménagères ou je passe la nuit attachée sur une paillasse. L’autre fois, je devais balayer la terrasse. Seulement voilà, juste avant de lui montrer le résultat, le vent a fait tomber de nouvelles feuilles. Il les a compté. Il en restait 76. J’ai été contrainte de les ramasser une par une à la pince à épiler (rire). Tu vois ? Je peux aller très loin dans la domination soumission, parce que j’aime relever des challenges.
Ça peut d’ailleurs être extrême aussi entre vous…
Paul : Ah ça, c’est sûr ! Comme le jour où j’ai attaché Julia pendant 12 heures d’affilées ! Elle venait à peine de se réveiller, je lui ai direct collé les menottes dans le dos. Elle a dû s’habiller comme ça, un bon casse-tête ! (sourire pervers) Je lui ai fait enchaîner des positions difficiles. Et puis, plusieurs fois, je l’ai prise sexuellement ou avec différents sextoys. Elle a eu droit à tout : bâillon, cordes, martinet, pinces à sein, fessés… Je lui donnais à manger avec une fourchette, bouchée par bouchée. Même aux toilettes, elle y est allée menottée avec toute l’humiliation que ça comporte. Je lui ai relevé la jupe et je l’ai essuyé, ça crée un lien très fort. Mais à la fin, j’étais épuisé. Elle, elle mouille la culotte, moi je mouille la chemise ! (rires)
Julia (se trémousse de plaisir) : L’humiliation des toilettes, ça a été super fort ! Rien que le fait que Paul le raconte, ça m’émoustille ! Le fait d’être à sa merci, offerte pendant 12 h, sans savoir ce qui va m’arriver, m’a terriblement excité. Je me faisais des tas de scénarios. Je ne savais pas quand ça allait s’arrêter. Tu te sens sale, comme un objet sexuel. Tu n’as pas le choix que de passer à la casserole. Quand ça s’arrête, tu te dis « déjà ! » Je n’ai pas vu le temps passer. J’avais envie de continuer mais mon corps ne pouvait plus. J’étais crevée, c’était une bonne fatigue.
Qu’est-ce que vous a prouvé cette expérience ?
Paul : J’ai compris que j’étais plus amoureux encore que ce que je pensais.
Julia : Moi aussi. Paul s’est incroyablement occupé de moi. J’ai repoussé mes limites pour qu’il soit fière de moi. Nous nous sommes encore un peu plus rapprochés. Notre confiance en l’autre à grandit. Cette journée nous a renf o r c é dans notre amour. A refaire ! (grand sourire)
L’article est de Cécile Saint Laurent
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